La mare aux poissons sacrés de DAFRA





La mare aux poissons sacrés de DAFRA (" très bon guérisseur ", " très bonne protection"), ce lieu magique, au sens propre du terme, est très magnifique pour une ballade (guide obligatoire) et le lieu lui-même très impressionnant (sacrifices en live et énormes silures). Les silures de Dafra sont sacrés pour les Bobo Mandarè, autochtones de Bobo-Dioulasso. Ces poissons-génies sont perçus par eux comme étant leurs aïeux, et c’est pourquoi on ne les tue pas, on ne les mange pas. Lieu de culte plein de mystères, le lac de Dafra attire de nombreuses personnes en quête de grâces des aïeux, et constitue l’un des atouts touristiques de la cité de Sya.

En effet, à 8 kilomètres au Sud de Bobo-Dioulasso dans le quartier Bolmakoté, dans une clairière, au fond de la faille d’une falaise, où un cours d'eau,  y prend sa source, alimente un grand étang au pied des immenses parois de la falaise se trouve un lieu mystique et sacré qui est le siège de sacrifices  que certains gens  de la région et des pays voisins viennent pratiquer.
Presque tous les jours, des dizaines de personnes au quotidien arrivent avec leur animal à sacrifier. Sur l'autel, l’animal à sacrifier est  maintenu  en prononçant un vœu ; une autre personne(le sacrificateur) lui tranche la gorge en disant une formule rituelle, puis le jette au sol.
Les bêtes tuées sont amenées à la clairière ; les poulets sont plumés, et les animaux à quatre(4) pattes écorchés. Les animaux sacrifiés sont éviscérés. Leur viande est mise à cuire ; les tripes et boyaux sont emmenés en contrebas, dans un bassin sous forme de cuvette dans lequel se jette le ruisseau. Le sacrificateur invoque alors les silures, qui répondent présents et se présentent, énormes (peuvent atteindre 17 kg) et gluants, sous lui. Il leur donne doucement les morceaux de viscères apportés
spécialement pour eux ; les poissons-chats se jettent dessus, sautent hors de l'eau pour les attraper, leur grosse gueule grande ouverte, et leurs moustaches tendues et agitées comme jamais.
Ces silures sont sacrés à Bobo parce que c'est le premier animal que le fondateur de la ville a rencontré, et qui lui a indiqué la présence de l'eau. Les silures morts sont l'objet d'enterrements comme les humains, et quiconque en tuerait un serait arrêté et jugé au tribunal, au risque d'y être condamné à subir des coups de fouet !
Ce sacrifice à vocation est un don aux ancêtres pour qu'ils résolvent un problème. La bête sacrifiée est d'autant plus grosse que le problème à résoudre est important. Si, à l'issue du sacrifice, le problème est résolu, alors il faut revenir en faire un nouveau pour remercier les ancêtres de leur aide ; sinon, ils se vengent.
Si vous êtes en visite au Burkina Faso, n’hésitez pas à vous y rendre (uniquement le lundi, le vendredi ou le  dimanche) pour observer ce lieu magique.


NB : La couleur rouge y est formellement interdite ; il en est de même pour les bijoux en or.





Les chitoumous (les chenilles de karité)

Les chitoumous qui sont les chenilles de karité sont des prédateurs spécifiques de l’arbre de karité. Ils sont issus d’un papillon qui pond des milliers d’œufs qui évoluent successivement pour devenir des larves. C’est de l’étape larvaire qu’ils évoluent pour devenir des chenilles. C’est lorsqu’ils évoluent en tant qu’insectes chenilles qu’on peut les consommer. Les chenilles se nourrissent exclusivement de feuille de karité et apparaissent chaque année à la même saison, (en hivernage sur l’arbre de karité). La spécificité c’est quand le fruit du karité est fini sur l’arbre que les chenilles apparaissent.
Le cycle est bien régulé. Vers le mois d’août-septembre, les chenilles commencent à descendre de l’arbre pour s’enfouir sous terre où ils vont continuer leur cycle, c’est-à-dire, se transformer en crystalite puis en papillon et c’est ce papillon qui va encore pondre les œufs à une période indiquée tout juste pendant la saison des pluies et ça éclot et le cycle se poursuit.
Les chitoumous contiennent une quantité non négligeable de liquides qui renferment des substances dissoutes comme les vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K). si l’on prend 100 grammes de parties comestibles, pour ce qui est de la couverture énergétique, elle fournit 430 kilocalories à l’organisme. La teneur en protéine varie de 53,9 à 63 grammes. C’est donc dire que sa teneur dépasse celle en protéine du poulet rôti et même de certains autres aliments qu’on consomme. Ce qui les devance, c’est surtout le poisson séché pilé avec les arrêtes qui a une teneur en protéine plus élevé que les chenilles.
Les chitoumous renferment d’autres nutriments tels que la vitamine A dont la teneur est d’environ 20 microgrammes de rétinol. Cette vitamine intervient dans la croissance, la vision pour ce qui concerne l’intégrité de l’œil et aide à lutter contre les infections et intervient dans la protection de la peau et de l’épithélium. Il y a aussi le calcium dont la teneur est de 185 milligrammes et le fer (2,3 milligrammes). Le principal nutriment dont il est question, les protéines, sont ceux qui participent à tous les aspects de la vie de l’homme : l’aspect structural, biochimique et énergétique. Compte tenu de cette richesse des chenilles en protéïnes, elles sont à proscrire chez un sujet souffrant chroniquement de la goutte. On sait que la carence en protéïnes alimentaire provoque des troubles de croissance, réduit l’appétit et provoque le kwashiorkor, d’où l’importance de la consommation des chenilles.

Bon appétit à tous ceux qui en consomme et à ceux qui ne l’ont jamais fait, essayez, c’est sûr que vous allez aimer.
Si vous êtes en visite au Burkina Faso, n’oublier d’en apporter à vos amis.


Dioulassoba, un village en ville



Le village de Dioulassoba connu autrefois comme Sya  abrite aujourd'hui des milliers de personnes. Il est le noyau originel de la ville de Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso, située au Sud-Ouest du pays, à 365 kilomètres de Ouagadougou. Sya est situé dans l’arrondissement de Konsa, à l’intérieur de la fourche formée par le marigot Houet à l’Est et le Sanyo à l’Ouest. Sya occupe une superficie de quinze (15) hectares, incluant la place publique Wara-Wara en son centre. Village Bobo traditionnel implanté depuis le XIé siècle en plein cœur de la ville de Bobo Dioulasso, ce vieux quartier de Dioulasso-ba (qui signifie "la grande famille des Dioula») commence à la Grande Mosquée (plus ancien monument du Burkina Faso) et est le premier quartier construit de la Ville de BOBO dont les origines remonteraient au XIème siècle.

D'après la tradition, Sya est le nom d'une femme qui fabriquait du Dolo et avait une grande réputation de générosité. Mais l'origine de ce lieu serait probablement beaucoup plus ancienne. Les environs étaient habités probablement dès le VIIème siècle.

Dioulasso-Ba prend l'allure d'un village dans la ville. Il compte plusieurs quartiers différents : les musulmans, les forgerons, les griots et les animistes (qui sont agriculteurs). Le quartier est bordé des rivières du Houet et du Sanyo. L'ensemble constitue trois villages qui portent des noms : Kibidoué et Tougousso et Donoma. Chaque village possède une maison mère, à l'origine du lignage qui l'occupe. Les deux ethnies principales sont autochtones : Bodo-Dioula et Bobo-Madarè.


LE QUARTIER MUSULMAN : C'est dans le quartier musulman qu'on trouve la maison considérée comme la plus ancienne : on l'appelle maison Konsa ou maison Mère. Ce serait la maison de Sya, bâtie au XIème ou XVème siècle. Les musulmans sont majoritaires à Dioulasso-Ba. Le chef suprême des Bobo-Madaré est lui-même musulman (bien que chef coutumier).


LE QUARTIER DES FORGERONS et LE QUARTIER DES GRIOTS : Les forgerons continuent leur travail de fabrication d'instruments agraires et des armes, mais c'est également dans ce quartier qu'on trouve les bronziers qui tiennent plusieurs ateliers.  Ils fabriquent également les instruments de musique. Ils travaillent beaucoup avec les griots


Malgré tout, Sya a conservé ses us et coutumes. Les bâtiments sont vivants du patrimoine immatériel qu’ils renferment. Témoin de la mémoire collective du village, Sya est le symbole d’une cohésion sociale réussie. On y retrouve la grande Mosquée de Dioulassoba construite en 1892, la chapelle de Sya construite pendant la colonisation et plusieurs lieux de culte de la religion traditionnelle bobo dont les marigots Houet et Sanyo d’où on retrouve les silures sacrés symboles, actuels de la ville de Bobo-Dioulasso.

              burkinafaso-cotedazur.org


La maison Mère ou maison de Sya qui daterait du XIème siècle



la Grande Mosquée
Poteries de dioulassoba


Poteries de dioulassoba